Dès que j’ai développé une forte activité en acrylique et en grand format, la notion de volume m’a accaparée. J’ai senti l’appel vers la sculpture, la sculpture sur pierre. Très marquée par Michel Ange et Rodin, impressionnée par leur œuvre monumentale, je les ai étudiés ai travers des ouvrages et des visites répétées d’exposition.
J’ai entrepris des démarches pour travailler auprès d’un compagnon, j’ai rencontré des sculpteurs mais aucun n’a accepté l’idée du compagnonnage.
J’ai eu la chance de rencontrer Tiziano Zénéré, sculpteur à Mougins et me suis inscrite à ses cours. Une véritable initiation, un rapport à la pierre très fort, car vibratoire. Ces années de sculpture m’ont comblée et ont enrichi mon travail de peintre.
Quand je sculpte, mon esprit et mon corps ne font qu’un avec la pierre, je vis une véritable symbiose. Il faut se dépasser, et pas seulement parce que c’est physique.
La magie opère depuis le bloc que je choisis, jusqu’au projet qui se concrétise peu à peu. Un dessin, une ébauche à l’argile, qui sert d’empreinte au moule lequel donne forme à la forme en plâtre avant de se lancer.
Il ne s’agit pas de violenter la pierre mais d’accompagner les outils par un geste complet du corps, et cette transformation est très étonnante : gauche au départ, soudain le corps comprend que c’est dans l’accompagnement et non dans la force que l’on parvient à caresser la pierre, qui du coup se laisse apprivoiser pour dévoiler l’oeuvre.