La lithographie constitue à mes yeux un art à part entière, et l’artiste, sans être un maître lithographe lui-même, peut vraiment découvrir de nouvelles possibilités d’expression à travers le voyage sur pierre.
Pour appréhender cette technique, connaître sa génèse est primordiale : elle remonte à la fin du 18ème siècle, et c’est SENEFELDER qui la développe en écrivant sur une pierre par manque de papier. Tout part de là, puis son développement et les brevets déposés à travers le monde.
Aujourd’hui, à l’heure de l’informatique, le procédé est utilisé dans le domaine artistique seul. Les étapes préparatoires sont très intéressantes : le grainage, opération répétée par trois fois pour préparer la surface; le dessin (« Il faut caresser la pierre. Elle te rend ce que tu lui as donné sous forme de baisers. » Ainsi s’exprimait Georges Braque.), la préparation de la pierre en vue de sa révélation (étapes où plusieurs produits sont appliqués), puis la révélation elle-même sur papier à l’aide d’une presse.
Il s’établit inévitablement une connivence entre l’artiste et le lithographe, qui lui seul connaît vraiment toutes les possibilités des pierres, qu’il chérit.
Pour ma part, les lithographies que j’ai réalisées m’ont remplie d’émotions.